Sur l'arrêt du Conseil d'Etat concernant Abou Ismail

Le conseil d’Etat égyptien a émis un jugement hier mercredi soir concernant la mère du candidat salafiste Abu Ismail, demandant au ministère de l’intérieur de produire un document certifiant qu’elle n’a jamais détenu une autre nationalité que la nationalité égyptienne. Les ministères de l’Intérieur et des Affaires étrangères, ainsi que le département d’Etat américains ont tous confirmé que la mère d’Abou Ismail a détenu un passeport américain avant sa mort. La détention d’un passeport américain, sauf si le contraire est expressément inscrit sur le passeport, tient lieu ou signifie que son détenteur possède la citoyenneté américaine. Et apparemment, toute personne détenant un passeport américain est un national américain sans exception[1]. Au lieu de faire mentir un juge et faire produire de faux papiers par un ministre, et de miner encore plus l'Etat de Droit, il serait plus judicieux d’attaquer le non sens de cette loi sur le fond au conseil constitutionnel. Elle impose, on peut le comprendre, qu’un candidat à la présidence ne peut détenir de double nationalité, mais aussi que ses parents ou même sa compagne soient entièrement nationaux égyptiens, sans double nationalité. Elle est largement abusive et permet en fait d’éliminer des candidats aux plus hautes responsabilités, sous couvert de façadisme pseudo-patriotique. Aujourd’hui elle concerne Abou Ismail, le candidat populaire salafiste, mais demain elle peut servir à exclure d’autres figures réformatrices. 

[1] "The bearer of this passport is a United States national and not a United States citizen." 

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